Au pays de la chèvre
Voila huit jour que nous sommes arrivés chez Mike et Carol, dans leur "Hobbit farm of goat " :
52 chèvres, dont 40 à traire, 9 à nourrir au lait, dont une au biberon, 3 futures mamans à surveiller.
Sans parler de la fabrication du fromage, du moulage, du pesage, de l'emballage!
On s'occupe pas mal.
Mike est un personnage assez particulier,haut en couleur.
Un bavard invétéré qui a toujours une histoire puis une autre à raconter, avec un débit compétitif
et un propos intéressant, du coup,nous jouons le jeu de l'auditoire épaté;souvent ça vaut le coup,
car le bonhomme est cultivé,curieux et très sympathique!
Et très bon cuisinier de surcroit!
Nous avons donc le droit de déguster fromages en tout genre, petit lait frais (étrange, mais bon)
affiné vieillit et dégoulinant avec confiture de cassis, assis en face d'une chaîne de montagnes
qui laisse percer le tomber du jour,des landes aux couleurs fauves,séchées par un temps peu clément
mais parfait pour les touristes que nous sommes, verre de vin à la main, interlocuteur divertissant
et généreux...
On a trouvé la place où être en Australie.
Qui plus est le travail avec les bêtes est vraiment plaisant :
lâchées sur plus de 100 hectares de nature, les chèvres
semblent plutôt heureuses de leur sort,
et le font ressentir. Pas besoin d'aller les
chercher, tout en préparant la laiterie,Mike n'a qu'à
siffler un bon coup, la meute se ramène sagement
et se laisse tripoter les mamelles par des inconnus
pas franchement doués.
Le tout est assez vivant et très chouette à vivre, le seul
petit bémol concernera le manque de rigueur
de notre hôte. Ce dernier expédie les explications pour
ce qui relève du boulot que nous avons a faire.
La conception du fromage n'étant pas innée,nous avons
dû nous débrouiller en prenant des initiatives
quelque peu risquées pour la production. Quelques
fromages explosés,certains tombés sur un sol pas
franchement propres,moulage approximatif qui nous
donne des fromage de 700 grammes au lieu de 500...
Heureusement, Mike n'est pas rancunier et se montre
diplomate avec les handicapés que nous sommes.
On se dit surtout qu'on a pas eu le droit aux bon conseils avant de tripoter des produits qui sont
censés se commercialiser...C'est donc un peu frustrant de ne pas pouvoir faire le boulot correctement,
faute d'explications, faute de matériel idoine; surtout que le boulot est très sympa, intéressant quand Mike
veut bien nous divulguer quelques arcanes de l'art fromager.
Hormis ça, c'est le panard!
On reprend la route aujourd'hui avec 4 kilos de fromage, quelques litres de petit lait et du bonheur en poche
en direction de la côte pour cheminer tranquillement vers Melbourne.